Le PSG mis en demeure pour non mise en œuvre de la compensation environnementale suite à destruction de zones humides

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La préfecture a rappelé à l’ordre la société PSG Training Center car cette société n’a pas respecté ses obligations environnementales notamment l’obligation de compenser les zones humides détruites par la construction de son futur centre d’entrainement à Poissy.

Le PSG a fait appel à une bonne agence de communication pour faire croire que son centre d’entrainement en construction à Poissy sera « écolo » : la construction de ce site a en effet détruit une zone de vergers mais pour faire oublier cela, le PSG a eu une idée géniale : produire du « jus de poire made in Paris Saint-Germain » ; le jus de poire est devenu la potion magique pour améliorer l’image du PSG.

Mais revenons aux faits avec d’abord une explication sur ce qu’est la compensation environnementale. Selon le Code de l’environnement, un aménageur doit mettre en œuvre la démarche ERC « Eviter, Réduire, Compenser » pour tout aménagement. Ainsi, pour construire une route, une zone commerciale ou un centre sportif, l’aménageur doit d’abord éviter les enjeux environnementaux en n’implantant pas son projet dans les zones sensibles : une nouvelle route doit ainsi éviter les zones les plus riches du point de vue environnemental. Ensuite, l’aménageur doit chercher à réduire l’impact de son projet en l’aménageant pour en limiter l’impact : pour une surface commerciale, cela va se traduire par exemple par une limitation des surfaces imperméabilisées. La compensation ne doit intervenir qu’en dernier recours, quand les impacts n’ont pu être ni évités, ni réduits suffisamment. Ainsi, dans le cas du centre d’entrainement de Poissy, la société PSG Training Center doit compenser la destruction de 2681 m2 par la restauration ou la création de 5500 m2 de zone humide comme prévu dans l’arrêté préfectoral autorisant la construction du site.

Vue aérienne du centre d’entrainement du PSG en construction ©IGN

En ce qui concerne la réduction des impacts, les agents de l’Agence Française de la Biodiversité ont constaté des manquements de la société PSG Training Center par rapport aux autorisations qui lui avaient été accordées. Ainsi, la société a procédé sans autorisation à des enrochements des berges du ru de Poncy, petit cours d’eau qui traverse la zone au lieu d’un aménagement permettant au cours d’eau de s’élargir sans déborder lors des phases de fortes eaux (aménagement en « two stage channel »).

Par ailleurs, la société n’a pas encore compensé les surfaces de zones humides détruites par le futur centre d’entrainement : sur les 5500 m2 à compenser, seuls 900 m2 ont été restaurés à ce jour alors que le PSG annonce une inauguration en grande pompe à l’automne 2023. Sachant que l’autorisation pour ce projet a été accordée en janvier 2018, il est inconcevable que le PSG n’ait pas trouvé le temps (ni l’argent) depuis cette date pour s’occuper de la restauration des zones humides. En ne mettant pas en œuvre les mesures de compensation dans les délais, le PSG a donc fait l’objet d’une mise en demeure sous la forme d’un arrêté préfectoral (arrêté SE-78-2023-05-31-00001 du 24 mai 2023).

L’arrêté préfectoral évoque le fait que dans le cas où l’aménageur ne remplirait pas ses obligations, la société s’exposerait, indépendamment des poursuites pénales qui pourraient être engagées, à des sanctions administratives voire à la fermeture ou la suppression des installations ou ouvrages, voire la cessation définitive des travaux, opérations ou activités avec remise en état des lieux.

Malgré cette mise en garde, on peut parier que ce n’est pas cela qui va retarder l’inauguration de ce centre avec la venue de beaucoup de sportifs et de politiques et peut-être même Monsieur le Préfet.  Il fort est probable que lors de cette inauguration, la question de  l’aménagement du ru de Poncy et de la  zone humide ne soit pas abordée. C’est ainsi qu’on grignote peu à peu nos cours d’eau et nos zones humides. Allez, vous reprendrez bien un petit verre de jus de poire ?

Photo en en-tête : ©78actu

lien vers l’arrêté préfectoral

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