Aller au travail à vélo l’hiver : vous aussi, vous pouvez le faire

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Vous avez pu le remarquer, de plus en plus de personnes utilisent le vélo pour se rendre tous les jours à leur travail. Nous avons interrogé quelques-uns de ces « vélotafeurs », en l’occurrence plutôt des vélotafeuses, pour connaitre les avantages à utiliser le vélo mais aussi les équipements et les précautions nécessaires pour faire ces trajets domicile-travail.

Vous avez peut-être vécu cette situation : vous venez d’acheter un nouveau vélo, vous l’avez utilisé toutes les vacances et vous vous dites « tiens, à la rentrée je vais essayer d’aller au travail à vélo, cela me maintiendra en forme ». Vous testez le trajet deux ou trois fois au mois de septembre, une fois en octobre et vous vous rendez compte que faire le trajet à la tombée de la nuit lorsque la pluie commence à tomber sur le pont de Poissy peut devenir inconfortable, voire dangereux.

Toutefois si un quart des personnes qui habitent à moins de 8 km de leur travail allait au travail à vélo de mai à octobre, nos villes seraient complétement transformées : pas de bouchons, moins de bruit et de pollution pour les riverains six mois par an. Cela ne couterait rien aux collectivités et les bénéfices pour la santé et le bien-être de tous seraient importants. Rappelons cette donnée incroyable : même pour des distances inférieures à 1 km, 58% des personnes actives se déplacent en voiture selon une étude de l’INSEE de 2015.

Nous avons interrogé des vélotafeuses qui vaille que vaille se rendent tous les jours à leur travail à vélo. Ainsi Pauline qui fait tous les jours le trajet entre Triel-sur-Seine et Poissy quelle que soit la météo : elle a opté pour ce moyen de transport pour des questions environnementales et aussi parce que les trajets en bus sont aléatoires. Et puis « faire le trajet à vélo, c’est plus agréable ». Elle fait 16 km chaque jour à vélo à assistance électrique (VAE). Elle se considère comme n’étant pas particulièrement sportive mais le vélo électrique lui permet de faire le trajet aller en 25 mn environ ce qui est tout à fait compétitif par rapport aux autres moyens de transport disponibles. Elle s’est progressivement équipée contre le froid et la pluie : gants, cape et pantalon de pluie, leggings de ski pour le froid. Elle est très attentive à sa sécurité notamment lorsqu’elle emprunte deux fois par jour le pont de Poissy et le giratoire à l’entrée de Poissy : elle a des éclairages (dont un sur le casque), un sac à dos lumineux et un rétroviseur. Comme beaucoup de cyclistes, elle a adapté son trajet pour des questions de sécurité : ainsi elle ne passe pas par le nouveau pont de Triel-sur-Seine réputé pour sa dangerosité pour les cyclistes.

Barbara utilise également un vélo électrique pour parcourir un trajet de 6 km deux fois par jour ; plutôt sportive, elle considère néanmoins que le VAE lui permet de monter plus facilement la côte de Mézy-sur-Seine pour rentrer chez elle après sa journée de travail. Elle a fait le choix du vélo pour des questions environnementales et de gain de temps mais aussi pour des raisons de coût ; utiliser une voiture pour de courts trajets entraine une consommation élevée du véhicule : « je recharge mon vélo une fois par semaine, par rapport à la voiture, ça ne coûte rien ». Pour elle également, la principale difficulté du trajet concerne la sécurité : la circulation sur le pont de Meulan et les routes de part et d’autre de celui-ci sont très fréquentées voire souvent embouteillées. Barbara utilise le vélo même quand il fait froid mais avoue reprendre la voiture lorsqu’il pleut fort. Elle insiste sur le côté vivifiant d’un trajet à vélo le matin : « on se sent bien toute la matinée ».

Ces témoignages montrent qu’utiliser le vélo pour se rendre au travail ne s’improvise pas mais que le bénéfice est très important à la fois pour les cyclistes eux-mêmes et pour l’ensemble des habitants.

Sur le pont de Meulan, les cyclistes n’en mènent pas large (vue Google Maps).

Voici donc quelques précautions pour se rendre chaque jour au travail à vélo :

  • Commencez par faire le parcours lorsque les conditions sont favorables : peu de circulation, temps clément, journées longues.
  • Adaptez votre parcours pour éviter les zones les plus dangereuses : certaines zones peuvent s’avérer trop risquées pour être empruntées deux fois par jour, toute l’année ; il vaut parfois mieux faire un détour par une rue parallèle pour éviter un boulevard très encombré ou descendre de vélo pour franchir un pont ou un carrefour.
  • Equipez-vous pour la sécurité : gilet fluo, sac à doc fluo, casque fluo, éclairages performants sur le vélo et éclairages supplémentaires, rétroviseur.
  • Restez concentrés durant le trajet : ouvertures intempestives d’une portière de voiture, voiture qui déboite sans prévenir ou qui « serre » sont monnaies courantes à vélo.
  • Vélo électrique ou VAE ? le VAE apporte un réel confort pour des trajets jusqu’au boulot (rassurez-vous le VAE a une puissance maximale de 250 W, soit un tiers de cheval ; une voiture a donc en moyenne une puissance équivalente à 300 VAE) ; comme la question du poids compte peu, le VAE permet plus facilement de transporter des équipements de sécurité (éclairage, rétroviseur) mais aussi des affaires (documents pour le travail, vêtements pour la pluie ou le froid, quelques courses faites sur le chemin du retour) mais son prix peut paraitre élevé. Il faut aussi pouvoir l’entreposer dans un endroit sécurisé sur le lieu de travail.
  • Sur un trajet de quelques kilomètres, en milieu urbain ou semi-urbain, la durée de parcours à vélo ou à VAE est à peine plus faible qu’en voiture par contre il faut prendre en compte le temps de s’équiper à la fois pour la sécurité (casque) et contre le froid ou la pluie.
  • Votre tenue pour faire le trajet pourra dépendre du fait que vous ayez ou non la possibilité de vous changer facilement en arrivant au travail (vestiaires ou non, possibilité de faire sécher des vêtements). Equipez-vous pour toutes les saisons ; achetez progressivement, en fonction de votre pratique, les équipements nécessaires pour résister malgré les conditions climatiques : gants, poncho, cape, surchaussures… Comme pour la sécurité, il y a maintenant pléthore d’équipements disponibles pour le cycliste : « A vélo, il n’y a pas de mauvais temps, il n’y a que de mauvais vêtements » comme le disent les vélotafeurs aguerris.

Avec quelques précautions, aller au travail à vélo vous apportera beaucoup : d’abord du bien-être avec une activité physique quotidienne. Ensuite, selon les cas un gain de temps et/ou d’argent. Enfin le sentiment justifié d’être nettement plus malin que la plupart des automobilistes autour de vous car vous utilisez un mode de déplacement adapté et qui fait du bien à toutes et à tous. Et il y a beaucoup de jours dans l’année pendant lesquels il ne pleut pas et la température est agréable et c’est un vrai plaisir d’aller au boulot en vélo.

Vélotaf : Fait d’utiliser le vélo comme moyen de transport pour ses trajets domicile-travail ou pour ses déplacements professionnels ; Vélotafeur, vélotaffeur, vélotafeuse, vélotaffeuse : Adepte du vélotaf.

Pour des compléments sur le vélotaf voir article : « Vélotaf » : tout savoir avant de se mettre à pédaler | Les Echos Start

Photo en en-tête d’article : P. Saliba

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