Questions posées à Mr le Commissaire Enquêteur, en charge des enquêtes publiques conjointes préalables à la réalisation et l’aménagement  de la zone d’aménagement concerté «Nouvelle Centralité » sur le territoire de la commune de Carrières-sous-Poissy, par les associations signataires.

 

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  1. Sur la légalité de ces enquêtes menées uniquement en mairie de « Carrières-sous-Poissy » :

Ces enquêtes ne sont menées qu’en mairie de « Carrières-sous-Poissy », les documents d’enquêtes ne sont consultables dans aucune autre mairie !

La création de 2.800 logements à l’horizon très proche de 2023 est un « vrai gros projet », ce projet de centralité s’inscrit dans  le cadre plus général de l’OIN-Seine-Aval, et plus précisément sur le territoire de la CA2RS où, notamment, il est prévu la création de 10.000 logements d’ici 2025.

 

La centralité de Carrières-sous-Poissy est un élément du puzzle de l’aménagement d’un territoire, d’autres éléments du puzzle sont déjà identifiés :

    1. Création d’un pont (2X2 voies) de franchissement de la Seine au droit d’Achères (Concertation du 15/06/09 au 10/07/09)
    2. Liaison par une « 2X1 voies » ou une « 2X2voies » entre ce pont et la RD-190 (route qui traverse Carrières-sous-Poissy (Concertation du 15/06/09 au 10/07/09).
    3. Une concertation a eu lieu en octobre 2010 relative au prolongement du RER-E de Paris-Haussmann à Mantes-la-Jolie.
    4. Création du port industriel de Triel (port jouxtant les limites NO de Carrières-sous-Poissy (concertation menée de novembre 2010 à mars 2011).
    5. A noter que ces enquêtes précèdent de quelques mois l’enquête publique sur la liaison de l’A104 entre Méry-sur-Oise et Orgeval : A104 qui est prévue passer en plein milieu du projet de centralité de Carrières-sous-Poissy.

 

Monsieur le Commissaire Enquêteur, nous souhaitons avoir votre avis sur la légitimité de ces enquêtes qui ne sont « déposées » que dans la seule mairie de Carrières-sous-Poissy ?

 

  1. Les conséquences de l’éventuelle réalisation de l’A104 (tracé vert retenu en 2006 traversant en son milieu la centralité) ne sont pas prises en compte dans ces enquêtes. Le projet de l’A104 est antérieur au projet de la centralité de Carrières-sous-Poissy, il s’imposerait donc au projet proposé. L’enquête publique de la liaison A104 devrait avoir lieu dans les mois à venir.

 

    1. L’autorité environnementale du Conseil général de l’environnement  a établi un avis d’incompatibilité entre ces 2 projets (séance du 10 novembre 2010). La réponse donnée par l’EPAMSA dans l’enquête publique de centralité affirme qu’il y a bien compatibilité et s’appuie pour ce faire sur les dispositions de réalisation de l’A104 prévues en 2006.

La couverture de l’A104 sur la portion entre le RD190 et le chemin de Beauregard (zone concernée par la centralité) ne rend pas les 2 projets compatibles, notamment au regard de l’exploitation de l’ouvrage autoroutier (échappement des gaz des véhicules circulant dans la partie souterraine…).

La contrainte de la réserve foncière de l’A104 est admise par tous, sa réalisation est hypothétique (décision de l’Etat ?), mais les avis divergent sur la compatibilité entre les projets A104 et centralité de Carrières.

 

Monsieur le Commissaire Enquêteur, nous souhaitons avoir votre avis sur la compatibilité véritable entre le projet A104 et la centralité de Carrières ?

 

    1. A l’occasion de la concertation publique sur le projet de centralité de Carrières-sous-Poissy, Mr le maire Eddie Aït a rappelé son opposition au tracé vert de l’A104 traversant sa ville, Nicolas MICHELIN l’architecte du projet a de son côté répondu qu’il existait des solutions d’aménagement de la centralité permettant de faire cohabiter ces deux projets.

Dans les documents de l’enquête publique, force est de constater qu’aucune « perspective » ne permet aux Carriérois de comprendre ce que serait l’impact de l’échangeur vers l’A104 situé en amont et du demi échangeur positionné en aval du projet.

A notre point de vue, cette omission importante fausse la visibilité de ce que sera demain le paysage des Carriérois.

 

Monsieur le Commissaire Enquêteur, nous souhaitons avoir votre avis sur cette constatation.

 

    1. L’étude d’impact ne tient aucun compte des nuisances qu’apporterait la réalisation du tracé vert de l’A104 pour les Carriérois.

Seule la partie située entre le RD190 et le chemin de Beauregard est en souterrain. Le reste du parcours (en amont vers Achères et aval vers Poissy) est en tranchée couverte avec 2 franchissements de la Seine. Ces aménagements vont générer de multiples nuisances pour la santé (bruit, pollution…), notamment à proximité de zones d’habitation et d’équipements publics.

Il faut prendre en compte également la période intermédiaire de réalisation du chantier de l’A104 (prévu sur plusieurs années) et qui va impacter l’environnement et le cadre de vie de la population.

Ces éléments font partie intégrante du dossier centralité.

 

Monsieur le Commissaire Enquêteur, nous souhaitons avoir votre avis sur cette constatation.

 

 

 

  1. Sur les prévisions de trafics communiquées :

 

    1. L’étude d’impact utilise deux méthodes de « comptages de trafics » qui ne permettent pas de comparer les trafics mesurés dans les années passées et les prévisions de trafics aux étapes principales de réalisation de la centralité (2013 ; 2020 et 2023)

 

Le public est habitué à consulter des cartes de trafic présentant des cartes de trafics moyens journaliers annuel. Les trafics heures de pointe sont nécessaires pour redimensionner les infrastructures routières, néanmoins pour permettre au public d’apprécier en termes d’impact les futures nuisances (air, bruit et trafic) il serait nécessaire de faire figurer des cartes de prévisions en trafic moyen journalier annuel à moyen et long terme.

 

Cette présentation fausse totalement la comparaison de l’évolution des trafics et nuisances associées ; elle ne peut que dérouter.

 

 Monsieur le Commissaire Enquêteur, nous vous demandons que les cartes de TMJA moyen et long terme et les conclusions en termes d’évolution de trafic soient communiquées.

 

 

    1.  L’étude d’impact fournit par ailleurs des prévisions de trafic ne prenant en compte que l’incidence de la réalisation des 2.800 logements !

La centralité de Carrières-sous-Poissy n’est qu’un des nombreux projets OIN-Seine-Aval d’ores déjà prévus sur la CA2RS (CF. § n°1 de notre contribution).

 

L’aménagement d’un territoire ne peut être compris que dans sa globalité, aujourd’hui ce sont les Carriérois qui n’ont aucune visibilité sur les nuisances qu’ils subiront en 2023 du fait des trafics routiers dans leur ville générés par le  projet de centralité mais bien sûr aussi par tous les autres gros projets de la CA2RS de l’OIN, et du grand Paris (Port d’Achères).

 

Monsieur le Commissaire Enquêteur, nous souhaitons avoir votre avis sur cette constatation.

 

  1. Sur les franchissements de la Seine vers Poissy :

 

Pour donner une suite cohérente à l’aménagement de la RD-190 (TC-SP, avec 2X2voies pour les véhicules plus une circulation centrale séparée de 2X1 voies pour les  transports en commun) Comment franchir le pont de Poissy de façon fluide ?

Le projet prévoit deux scénarii :

Scénario n°1 : Elargissement de l’actuel pont, cette solution parait irréaliste du fait de l’entrée dans Poissy qui ne pourra pas accepter cette continuité !

Scénario n°2 : Les TC iraient emprunter le pont actuellement proposé pour l’accès à la gare de Poissy pour les piétons. La faisabilité de ce scénario ne parait pas très évidente.

 

Le franchissement de la Seine vers Poissy est déjà délicat, la centralité n’arrangera rien bien au contraire pour les Carriérois comme pour toute la population environnante.

 

Monsieur le Commissaire Enquêteur, nous souhaitons avoir votre avis sur cette constatation.

 

 

  1. Sur la création de 2.800 logements d’ici à 2023:

 

Indépendamment de la réalisation éventuelle de la liaison de l’A104 entre Méry-sur-Oise et Orgeval, nous pensons que la création de 2.800 logements d’ici à 2023 est trop importante et trop rapide.

La volonté affirmée par la CA2RS pour l’aménagement de son territoire est à terme d’aboutir à améliorer le nombre d’emplois locaux de 35% actuel à 45 voire 50%.

Où sont les créations d’emplois locaux susceptibles de faire face au déficit actuel ? N’y-a-t-il pas plutôt une aggravation prévisible du sous-emploi local par les 2.000 logements prévus en 2020 et les 800 logements supplémentaires pour 2023 ?

L’enquête proposée ne nous fournit aucun élément rassurant à ce propos.

La probabilité est :

-        D’augmenter l’aspect « ville dortoir » pour les cadres ou spécialistes susceptibles de trouver du travail sur la Défense ou Paris.

-        D’augmenter le taux de chômage des personnes qui n’auront pas les aptitudes requises.

 

Les documents proposés dans l’enquête publique ne montrent pas que la création de 2.800 logements entre 2011 et 2023 puisse être  « accompagnée » par des créations d’emplois locaux.

 

Monsieur le Commissaire Enquêteur, nous souhaitons avoir votre avis sur cette constatation.

 

 

Nous vous remercions, Monsieur le Commissaire Enquêteur, de répondre aux questions que nous portons au recueil des enquêtes publiques conjointes préalables à la réalisation et l’aménagement  de la zone d’aménagement concerté «Nouvelle Centralité » sur le territoire de la commune de Carrières-sous-Poissy.

 

 

Contributions formulées par les associations suivantes :

 

-        ADIV-Environnement

-        ADRESP

-        AQPT Andrésy Qualité Pour Tous

-        COPRA-184 (Comité de Carrières)

-        Pissefontaine-Environnement